Episode 5 – Agilité autour du monde : Pologne, Lituanie, Lettonie, Ukraine et Israël

Episode 5 – Agilité autour du monde : Pologne, Lituanie, Lettonie, Ukraine et Israël

Auteur : Hélène Absalon - Date de publication : mai 30, 2017

[chapo]Varsovie fut pour nous une session exceptionnelle à plus d’un titre… Du fait du nombre important de participants, nous avons délivré non pas une, mais deux sessions d’affilée sur la durée d’une semaine complète avec la petite particularité suivante : la première session de 2 jours et demi se terminant à 12 heures le mercredi, la suivante s’ouvrait dans la foulée à 14 heures.[/chapo]

Débuter avec un nouveau groupe en milieu de journée ne laisse pas le temps de savourer la fin de la session précédente et demande un effort particulier aux formateurs, et ce n’était pas là la seule différence d’avec les autres sessions européennes.

5 nationalités pour un processus commun

A certains égards, on pouvait aussi trouver à cette formation central-européenne un arrière-goût d’Eurovision tant la multiplicité des nationalités représentées évoquait l’événement qui venait de se tenir dans l’Ukraine voisine quelques jours auparavant : des Polonais, des Lettons, des Lituaniens, des Ukrainiens et un Israélien. La géographie d’un grand groupe a parfois sa propre complexité et cela avait le mérite de nous rappeler que nous n’étions pas les seuls à cumuler des miles !

Dans ces cas-là, l’Anglais demeure évidemment la langue de travail, comme dans tous les pays du groupe où cette formation a eu lieu jusqu’à présent. Les décrochages dans la langue natale, qui se produisent quelquefois en cours de session entre les participants, n’ont cette fois pas eu lieu. Les 2 groupes ont tenu à montrer qu’ils possédaient déjà une solide base de gestion de projet, et par certains aspects, la formation a pris à plusieurs reprises une forme de pense-bête de processus standard et relativement bien maîtrisés par chacun.

Il n’existe pas non plus des dizaines de façons de mener un projet et l’intérêt pour ces groupes a été de comprendre où se situaient les figures imposées, et quelles étaient les figures de style possibles, un peu à la manière de la session de Düsseldorf. Chacun s’apprêtait à renforcer ou trier ses connaissances et, dans ce contexte, c’est l’aspect créatif des ateliers qui a peut-être le plus surpris.

Une mise en avant de la collaboration

Un aspect créatif souligné par un fait peu fréquent : la mixité des profils. En face de nous se trouvaient des équipes IT mais aussi des personnes du métier. Alors que sur les premières sessions, l’IT regrettait l’absence d’immersion du métier dans ces nouveaux processus et pratiques, là, à Varsovie, pour la première fois, nous les avions avec nous, dans le groupe de travail.

Les nombreux feedbacks émanant des sessions précédentes et réclamant la présence des métiers ont-ils produit leur effet, ou la structure des équipes projet dans cette partie du monde revêt-elle par nature cet aspect plus collaboratif ? Ce qui est certain, c’est que les participants avaient logiquement des objectifs et des attentes complètement différentes concernant la formation.

Pour les uns (l’IT), il s’agissait de saisir comment mieux prendre en compte les attentes du client, pour le satisfaire mais aussi et pour définir précisément un périmètre à délivrer dans un temps imparti. Pour le métier, il s’agissait de comprendre le fonctionnement d’un projet une fois le besoin exprimé. Une volonté d’ouverture tout à fait louable soulignant encore davantage l’approche collaborative locale et ce, encore une fois, sur une large zone allant des Pays Baltes jusqu’au Moyen-Orient, en passant par la Mer Noire.

Scrum

Lorsque les équipes manifestent ainsi une telle volonté d’avancer ensemble et qu’elles y sont visiblement autant incitées, alors il devient plus facile de véhiculer les principaux messages relatifs à la valeur ajoutée de l’agilité et c’est ce qui s’est produit à Varsovie. Le contexte nous a permis de préciser les bénéfices des principes agiles pour la collaboration. Nous avons beaucoup insisté sur l’inspection et l’adaptation, deux grands piliers de la méthode Scrum qui constitue dans PM4IT la base de la partie agile.

L’inspection, c’est ce qui permet de partager le contenu d’un produit, notamment pendant la revue. À la fin d’une itération, une démonstration du produit est effectuée. Grâce aux feedbacks, l’inspection va permettre de démontrer si le produit répond au besoin initial. Avec cette méthode nous faisons face à une seule et même équipe répondant à un objectif commun. L’adaptation est ce moment où les responsables métier vont prendre la partie de revoir l’expression de besoin initiale et le périmètre afin de proposer continuellement un produit dont la valeur sera de plus en plus grande.

C’est à ces conditions (la création de valeur) que la modification d’un périmètre en cours de projet devient un mécanisme acceptable pour des équipes métier. Il est capital de bien l’expliquer, sinon, de prime abord, le métier refusera d’adapter le périmètre du produit en cours de projet, principalement par crainte de perdre la maîtrise de son produit. Scrum offre l’intérêt de borner les mécanismes adaptatifs et de fournir un cadre à ce fonctionnement.

D’une manière générale, Scrum demeure aujourd’hui l’une des méthodes les plus connues pour la conduite des projets en mode agile et probablement la plus populaire. Toutefois, et on l’observe dans cet exemple, son apparente simplicité ne doit pas faire oublier l’extrême rigueur qu’il faut conserver constamment pour sa bonne application et pour bénéficier de ses vertueux principes d’adaptation.

Le soleil est là

Même si nous avons enchaîné les sessions, nous avons néanmoins pu profiter des charmes méconnus de la capitale polonaise. Nous qui avions prévu manteau et gants d’hivers (il faisait une température encore hivernale les semaines précédentes), quelle ne fut pas notre surprise à notre descente sur le tarmac : un soleil radieux et vingt bons degrés celsius !

La ville s’est ouverte à nous, dans des registres aussi variés que les témoignages de l’époque soviétique (le Pałac Kultury i Nauki, voisin de notre hôtel), la Voie Royale reconstruite après-guerre, les parcs ombragés et les rues commerçantes. Cette ville gagne à être découverte, tout comme la culture polonaise, encore méconnue en Europe de l’Ouest. Et l’on ne vous parle même pas de la gastronomie. Les terrasses étaient de sortie, et rien de tel dans ces conditions que de s’asseoir à l’air libre pour déguster de fameux pierogis.

Retrouvez notre précédent épisode : PM4IT à Paris

Hélène ABSALON – Publié le 30 Mai 2017