Les architectes de système d’information peuvent-ils réconcilier Digital et Système d’information ?

Les architectes de système d’information peuvent-ils réconcilier Digital et Système d’information ?

Auteur : François Rivard - Date de publication : septembre 4, 2016

[chapo]Dans sa description de l’organisation bimodale d’une entreprise Remi Gulzar, spécialisé dans la transformation IT (Gartner Group), tente une métaphore pour illustrer les postures radicalement opposées qu’adoptent « informaticiens historiques » et « digitalistes » :[/chapo]

  • Il décrit les premiers comme des Samourais, respectueux des protocoles, des traditions et d’un certain code de l’honneur,
  • Il compare les seconds à des Ninjas, agiles, en mission, toujours dans l’action.

De cette comparaison, il déduit que les deux populations ne peuvent pas facilement se comprendre ni collaborer. Pourtant, cette collaboration est indispensable pour articuler l’existant et les nouvelles réalisations et renforcer l’impact d’un plan de transformation digitale. Il évoque alors une troisième catégorie : les Gardiens. Ce sont des médiateurs. Pour lui, les architectes de système d’information en font partie : ils pilotent des actifs stratégiques comme les données ou les cartographies et leurs interventions couvrent un champ qui s’étend du business aux infrastructures. Surtout, leur activité est transverse.

Des difficultés pratiques

Ce plan est plausible mais son application s’est heurtée jusqu’à présent à des difficultés pratiques :

  • Les « Digitalistes » n’éprouvent pas le besoin de s’en remettre à de quelconques Gardiens. Chez nos clients, les équipes Digitales emploient foule de développeurs et de DevOps, rarement des architectes.
  • Ces derniers sont vus comme membres à part entière des organisations « historiques », ce qui rejaillit négativement sur la capacité qu’on leur prête à savoir tendre un pont entre les deux mondes.
  • Surtout, ils n’ont pas les bons outils pour accompagner le digital dans son expansion. Ceux qu’ils utilisent sont parfois guettés par l’obsolescence.

Les temps changent. Nous entrons dans une phase où l’effervescence digitale va être davantage canalisée et les deux mondes mieux intégrés. Avec de bons outils et des méthodes rénovées, les architectes vont pouvoir mener cette intégration. Un exemple : récemment, dans une entreprise du CAC 40, le Chief Information Officer et le Chief Digital Officer étudiaient chacun de leur côté comment investir séparément dans une plate-forme middleware d’intégration. Un investissement à plusieurs millions d’euros dont la redondance aurait été budgétairement injustifiable.

Une situation dénouée intelligemment

Le CIO a pu mener à bien cet investissement structurant, et devenir le garant de l’intégration du digital au reste du système d’information. Cela s’accompagne de développements spécifiques sur le produit ITSSM (IT Service Support Management) utilisé pour la gestion de la demande, afin qu’il supporte modélisation et cartographie. Les architectes vont jouer leur rôle de médiateur en s’appuyant sur ces outils dont l’enjeu sera une utilisation par toutes les populations.

Ainsi, sous réserve d’avoir des outils et des méthodes à jour, sujet sur lequel nous travaillons chez Astrakhan, et sans revenir aux grandes démarches de transformations SOA-TOGAF d’il y a dix ans, ces acteurs pourront fédérer Samourais et Ninjas sans rien ôter de leur valeur ajoutée. Ils contribueront ainsi à réaligner le Digital au reste du système d’information sans en entraver la marche en avant.

 

François RIVARD – Publié le 04 Septembre 2016